2 septembre 2010

La beauté des Iles et le départ vers Canso

Je parlais de ma conjointe, évidemmment.  Mais elles sont aussi belles, ces îles.  Le mouillage de Havre Aubert et la proximité de la Grave avec ses boutiques et ses bons restaurants;  la dune de sable à perte de vue; la plage de sable presque pour nous tout seuls;  l'odeur de la mer et le murmure des vagues nous ont bercés plusieurs jours dans notre petit coin de paradis.  En fait, c'était comme dans le sud, palmiers en moins.  Mais pour le reste, le détour vallait mille fois la peine.  Si ce n'était que nous avons du chemin à faire avant d'être sous les palmiers; on s'y serait bien accroché l'ancre quelques semaines... Mais le vilain Earl en a décidé autrement; et l'attrait des lacs Bras d'Or (au centre de l'ile du Cap Breton) est là... 
C'est donc avec un peu de regrets que nous avons quitté les îles pour une autre navigation de nuit direction Havre Boucher, à l'entrée du détroit de Canso, navigation de 20 heures environ.  Conditions parfaites; vent portant du NE réguliers de 15 noeuds; mer de moins d'un mètre;  chaud et sec;  le bonheur parfait. 
La nuit nous a enveloppés et les étoiles étaient au rendez-vous.  Les vents ont faiblis puis tombés en soirée et tournés au SO comme annoncé;  il a fallu remettre ti-beu en service quelques heures.  A mon grand bonheur, durant mon quart de nuit, le vent a repris de la vigueur et je me suis payé une bonne heure de près serré grand-voile haute et plein genois #3, pendant que Louise se reposait le corps et les oreilles.  Vitesse sur le fond 6 noeuds avec un vent apparent de 15 noeuds et une gîte juste ce qu'il faut pour se caler sous le vent, assis à l'arrière,  tenant la barre avec deux doigts... Le bateau était dans son sillon; se barrant presque tout seul... De telles conditions, ça rend le skipper heureux vous pouvez pas imaginer.  Une vraie jouissance.  Vers 7h du matin, le vent a fraîchi (terme marin pour dire qu'il a augmenté) et tourné franc sud;  nous avons dû changer de cap et finalement la pluie s'est mise à tomber.  Le vent aussi ... Repart ti-beu encore.  Il restait quelques heures de route à faire avant de jeter l'ancre.  On se met nos impers et je passe la barre à Louise pour faire un petit "power nap" de quelques heures.  Je me réveille peu après et comme pour me punir de me reposer et laisser ma blonde faire la nav sous la pluie; l'alarme du moteur retentit... Ça vous réveille un skipper... En moins de deux, voiles re-déployées et on arrête ti-beu pour que j'investique ce qui ne va pas.  Ah les moteurs; je comprends Yves Gélinas de Jean-Du-Sud de s'être débarassé du sien... 
A première vue c'est une surchauffe du moteur.  Sauf que le cadran de température, lui, est normal.  Curieux... qui croire, le cadran ou l'alarme sonore ?  Bon, nous ne sommes qu'à une vingtaine de milles de la destination; on fera donc le reste au près à tirer des bords et on repartira ti-beu le temps de se placer dans le mouillage d'Havre Boucher et de "jeter la pioche".  On fera un petit dodo d'après-midi et je me mettrai en mode "mécano" quelques heures.  Il fait chaud... très chaud !  Et pas un "pet" de vent dans le mouillage. Le skipper, lui, est tempé de sueur et s'adonne aux joies de la mécanique diésel.  Après une courte consultation avec la bible du moteur; j'en viens à la conclusion que soit c'est le thermostat ou le capteur de température qui déconne.  Comme le chauffage dans la cabine marche bien; je conclus que le "jus" passe donc la pompe de circulation du moteur marche.  Je sors les pièces et je change le thermostat;  j'en profite pour démonter et inspecter l'échangeur de chaleur.  Tout semble OK; Je remets donc un nouveau thermostat et je referme le tout avant qu'il fasse définitivement trop noir pour faire de la mécanique.   Je repars le moteur et le laisse chauffer une demi-heure.  L'alarme retentit encore; zut.  Mais le moteur semble à sa température normale.  Bizarre; j'ai pas sous la main un capteur de rechange, mais mon petit doigt me dit que c'est lui le coupable... Je commanderai donc la pièce et me la ferai liver quelque part entre Canso et Halifax.  En attendant j'ai réglé le cas du "buzzer" avec du "duct tape".  On gardera un oeil sur le cadran tout de même d'ici la prochaine réparation... 
L'entrée dans le détroit de Canso, c'est une petite ballade de plaisance;  rien de difficile et l'écluse a été passée sans difficultés grâce à Louise qui a fait "gaffe" à l'avant pendant que j'alternais entre avance et reculons; le temps que les portes se ferment, s'ouvrent et que le pont roulant se "tasse du chemin".  Hihi, on a fait stopper le traficr routier entre l'ile du Cap Breton et la Nouvelle Écosse; juste pour nous !!! Y sont tellement accomodants ici !
Mon ami Ernest m'avait recommandé une marina juste après l'écluse; Port Hawkesburry (le Canso Strait Yacht Club);  intallations toutes neuves de première classe.  C'est de là que nous écrivons présentement.

Comme l'ouragan Earl a décidé de venir lui aussi visiter les maritimes; chanceux que nous sommes,  nous prendrons un peu de temps ici à l'abri en attendant que ça se calme.  Les vents devraient monter à 50 noeuds samedi tôt d'après les données actuelles;  pas si pire, on verra bien. En attendant on se prépare et on va "gérer ça" comme le dit l'expression.  Ici on a de quoi s'attacher solide et on écoutera des DVD en attendant que ça se passe.  Il reste encore bien quelques bouteilles de vin et du rhum à bord;  la situation est donc encore supportable ... Après on continuera la route vers le Lennox Passage et St-Peters;  l'entrée des Bras D'Or, dimanche sans doute.
Louise mettra les photos sur le site, vous pourrez "zieuter" en attendant que nous repartions !
A plus !
Skipper JD

1 commentaire:

  1. Vraiment, je vous envie. Ça me rappelle le début de notre congé sabbatique. Soyez à la bonne place au bon moment !

    France
    Voilier Alto

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