15 juillet 2014

Nemea se refait une jeunesse en 2014

Juillet 2014 et Nemea n'est toujours pas à l'eau.  Mais que ce passe-t'il ???
C'est que l'hiver passé; Louise et moi avons décidé d'entreprendre quelques travaux avant l'année du prochain départ (en été 2016).

Plus précisément des travaux assez majeurs dont:

  • Remplacement des haubans supportant le mât (les vieux haubans commençaient à rouiller et avaient atteint leur fin de vie utile) et du feu de tête de mât qui avait rendu l'âme. (Même les supposés indestructibles feux à LED ont une fin de vie...

  • Remplacement du moteur. Le Westerbeke 40 n'avait pas beaucoup d'heures (3500 heures) mais il avait 35 ans et plusieurs morceaux vitaux donnaient des signes évidents de fatigue/corrosion.  Il était dû pour un remplacement des supports; des gaskets,  il brûlait une pinte d'huile aux 24 heures, en perdait presqu'autant par les multiples fuites;  perdait de l'antigel, etc.    Un rapide calcul me démontrait qu'il me fallait y mettre au moins $ 4000 en pièces pour en refaire un moteur fiable qui pourrait donner un autre 3000 heures.  Plus le fait que les pièces Westerbeke sont assez dispendieuses merci et de plus en plus difficiles à trouver pour le vieux modèle de moteur que j'avais. L'alignement du moteur laissait aussi à désirer.  Et il était bruyant (infernal). En clair; j'en avait marre et il fallait s'y attaquer. Sans compter tout ce qui gravite autour du moteur et qui doit aussi être changé (ligne de diésel; d'eau de refroidissement,  filage, exhaust, etc.).  Beaucoup beaucoup d'heures de travaux que je tiens à réaliser moi-même.

  • Le chauffe-eau avait plus de 10 ans;  comme le seul moyen de le sortir de son logement en un morceau c'est lorsque le moteur n'est plus dans son compartiment, l'occasion était belle pour un "tant qu'à".  Dans mon cas. le chauffe-eau était relié au circuit de chauffage hydronique de Nemea.  Donc il me fallait aussi drainer celui-ci,  couper de multiples tuyaux, pompe, échangeur de chaleur, etc.  Encore ici des heures de travail sont nécessaires.
  • Plusieurs autres travaux plus ou moins compliqués étaient sur la liste.  Les winches à démonter du bateau pour changer les ressorts et les cliquets,  pendant que j'avais accès aux boulons de ceux-ci (le winch babord pas évident).
En clair;  une grosse saison de travaux et une petite saison de navigation.  Mais comme j'aime bricoler sur le bateau;  c'est pas trop difficile de m'y mettre même si on sacrifie une bonne partie de notre saison 2014 de voile.  

Est-ce que d'investir autant dans ce vieux voilier vaut la peine ??? On s'est posés la question.  D'une part;  un voilier de 35 ans pas rénové c'est assez difficile à vendre à un prix raisonnable;  il y en a plusieurs sur le marché et la majorité des acheteurs de voiliers sont plus intéressés par le look et le nombre de cabines que par les qualités marines ou le cabinet d'architectes qui a conçu les plans...  Les vieux bateaux ne sont pas très recherchés dans le marché actuel.

Et racheter un autre bateau usagé, provenant d'un constructeur réputé,  à un prix qu'on peut se permettre (i.e. sans une deuxième hypothèque) et qui ne nécessiterait pas de travaux coûteux,  c'est pas évident.  Un voilier de 35 à 40 pieds neuf ; il faut prévoir au moins $ 200 K (et quand on va vers les manufacturiers haut de gamme, là, on peut facilement y mettre $500 K.  C'est le prix pour un Tartan 40' , un Halberg Rassy, un Sabre, etc.)

Finalement,  bien qu'il  pourrait être agréable d'avoir un plus gros bateau avec beaucoup d'espace (qu'on va finir par remplir nous connaissant),  c'est aussi payer plus cher pour ledit bateau, le quéage, les pièces plus grosses, les voiles et cordages plus chers (eh oui,  ça aussi, ça use...).  Et comme on navigue à deux la plupart du temps;  37 pieds c'est finalement un bon compromis à mon avis.  Et je l'aime bien notre vieux Tartan.  Il navigue tellement bien sous voile.  Il est solide et rassurant en mer.  Il vaut bien les heures d'entretien que je lui accorde! 

Les Néméens en radoub