11 novembre 2010

300 miles d'ICW plus tard...

Nous avons maitenant 300 miles (terrestre; car l'ICW est balisée comme une route) depuis le mile 0 qui était à Norfolk, VA. Depuis nous faisons des journées de 5 à 10 heures tout doucement. L'ICW est un ensemble de rivières, lacs et canaux inter-reliés et balisés. La profondeur du canal est en moyenne 12 pieds; parfois un peu moins mais en suivant scrupuleusement les marqueurs ça va; du moins pour le moment.
Souvent nous sommes dans le milieu d'un lac dont la profondeur à côté du chenal n'est que de quelques pieds; ça fait étrange de voir un pêcheur se tenir debout dans l'eau à quelques dizaines de pieds de nous. Pas besoin de vous dire que le barreur n'a pas beaucoup le temps de flâner; il faut garder le cap serré!
Plusieurs petites villes bordent l'ICW; nous avons fait quelques arrêts pour visiter et approvisionner; aussi profiter de la restoration locale car ça fait du bien de se dégourdir un peu de temps en temps.
Notre vie de nomades est assez simple; on vit avec le soleil; dodo vers 21H et lever vers 6h le matin avec le soleil; plus tôt quand on fait une grosse journée. La nuit tombe à 17H alors on doit être au mouillage un peu avant histoire de choisir le "bon spot" pour avoir une bonne nuit tranquille. Et c'est pas toujours garanti; même en arrivant tôt il se trouve des retardataires qui s'ancrent de nuit un peu trop près de nous à mon goût; parfois on doit intervenir... pour leur suggérer d'aller un peu plus loin. Et s'ancrer correctement; c'est une technique et certains autour ne semblent pas la connaître ou ils s'en balancent et se fient sur leur bonne étoile si les vents lèvent... Ils se contentent de "jeter la pioche" par dessus bord et laissent filer quelques pieds de câblot en s'imaginant que par magie l'ancre va s'enfoncer dans le fond toute seule. En résumé, quand on dort à l'ancre, qu'il vente et que nous sommes entourés de bateaux, je me lève plusieurs fois la nuit pour faire un survey de ce qui se passe autour. C'est comme être nouveaux parents; les nuits sont un assemblage de petits sommes. Alors quand on prend une marina, ou qu'on est presque seuls dans une baie (ce qui est mon idéal) là on dort profondément !!

Les ponts sur l'ICW c'est un autre divertissement; on en traverse de plus en plus. Les ponts fixes à 65' de haut; c'est rien; notre tirant d'air (que j'ai même mesuré) est de 57 pieds incluant les antennes. Donc on passe sans soucis. Les autres ponts sont des "bascule bridge" (ponts levis) ou des "swing bridge" (ponts tournants) qui dans certains cas ouvrent à la demande ou sur des horaires fixes. D'ailleurs hier, on a réussi par la peau des dents à faire nos deux ponts ouvrants pour arriver à Wrightville; sinon on perdait une heure à tourner en rond devant le pont; dans un dallot pas large avec 2 noeuds de courant. Alors on a bien remercié les bridgemasters en passant car ils ont accepté de retarder le trafic pour nous !

Alors voilà, le train-train de la navigation de l'ICW. Il nous reste 700 miles à faire avant la Floride et ensuite on s'échappe vers les eaux turquoises des Bahamas; en fin novembre si tout va bien. Prochaine étape South Port pour faire le plein et voir nos amis d'EOS; ensuite on décidera si on prend l'atlantique de là pour aller vers Charleston (68 miles) ce qui ferait changment de la route au moteur dans les dallots. D'ailleurs plusieurs de nos amis navigateurs commencent à en avoir marre déjà et il reste encore plus de la moitié du trajet...

Nous avons aussi rencontré un autre voilier du YCQ (Le F.X.) qui nous suit depuis quelques jours; le monde est petit! Et nos autres amis de Zarafa sont aussi avec nous ces temps-ci.

Bonne semaine !

Le skipper

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